Témoignage de Catherine F.

Traverser les émotions du deuil : surmonter le choc.

Dans quelle situation étais tu avant de démarrer l’accompagnement ?
J’avais perdu mon mari depuis environ 3 mois, brutalement, d’un infarctus, sans le moindre signe avant coureur, avec 2 enfants de 8 et 5 ans.
Ce deuil a été un traumatisme profond, de mon esprit comme de mon corps. Je me sentait seule, isolée, incomprise, vidée, épuisée et effrayée par l’avenir aussi. La fameuse impression d’être au fond du trou sans savoir comment faire pour se relever…
Après avoir été en arrêt maladie pendant quelques semaines, le premier confinement a débuté le jour où je devais reprendre le travail. Cela a été très difficile car je comptais beaucoup sur cette reprise, sur un nouveau poste de plus, pour me changer les idées et reprendre contact avec la vie.
Au lieu de cela, je suis restée à la maison, où tout me rappelait dans cesse l’absence de mon conjoint, avec les enfants à occuper en permanence, alors que c’était déjà très difficile de savoir quoi faire de moi…

Qu’est-ce que tu as particulièrement apprécié lors de l’accompagnement ?
J’ai tout apprécié !
L’absence de jugement, l’acceptation et la compréhension de ma douleur, le fait de ne plus sentir « à part ».
J’ai apprécié la progressivité aussi, le fait que Rachel adapte le contenu au rythme du cheminement.
Je connaissais très peu la sophrologie, je n’avais jamais pratiqué moi-même. Apprendre à respirer a été bénéfique pour moi, de même que les visualisations qui m’ont toujours apporté du bien-être.

Qu’est-ce que t’as apporté le groupe ?
Le groupe est formidable !
Je suis arrivée dans un groupe dont les membres étaient bien plus avancées que moi sur le chemin du deuil. Pouvoir partager ses émotions sans tabou, à des personnes qui peuvent les comprendre parce qu’elles les ont vécues ou continuent de les vivre, cela n’a pas de prix et cela ne peut être remplacé par rien d’autre !
Une confiance mutuelle s’installe très vite. Les échanges sont francs, honnêtes, sans chercher à être ce qu’on attend de nous, avec une bienveillance à toute épreuve !

Quels résultats as-tu obtenu pendant et à l’issue de l’accompagnement ?
C’est difficile de répondre à cette question, parce que je ne sais pas où j’en serais si je ne l’avais pas fait…
Ce que je vois, c’est que quand mon mari est mort, j’avais une peur panique, paralysante de conduire, je ne l’avais d’ailleurs jamais fait depuis l’obtention de mon permis il y a plus de 20 ans. Un vrai blocage.
Grâce au travail avec Rachel, j’ai réussi à prendre confiance en moi, à reprendre des leçons de conduite et à acheter une voiture. J’ai reçu ma carte grise la semaine dernière et je suis allée faire poser les plaques d’immatriculation ce week-end !
Vu où se situait le point de départ, c’est sans doute ma plus grande victoire « matérielle ».
Près de 11 mois après son décès, penser à mon mari, en parler avec les enfants, se remémorer les choses qu’on a faites ensemble… reste parfois difficile, mais je ne dirais plus forcément douloureux.
J’essaie maintenant de tirer le positif, et cela influe aussi sur les enfants qui parlent aussi un peu plus facilement de leur papa parce qu’ils n’ont plus peur de me faire de la peine en le faisant.

Quelles sont tes prises de conscience/changements d’état d’esprit ?
Quand j’ai commencé l’accompagnement, je souhaitais me préparer à affronter « ma vie d’après ». Très rapidement, j’ai réalisé que ma vie d’après avait déjà commencé, et que tout ce que faisais, toutes les petites choses du quotidien que je réussissais (ou pas, mais que j’essayais au moins) me permettaient d’avancer, un petit pas après l’autre.
J’ai aussi arrêté, la plupart du temps, de me mettre la pression pour être ou faire ce qu’on attendait de moi ou ce qui serait socialement admis. Je suis moins exigeante avec moi-même, je relativise beaucoup.
Rachel réussit très bien à rappeler, dans les moments de moins bien comme dans les meilleurs moments, tout le chemin qui a déjà été parcouru et toutes nos victoires qui méritent d’être célébrées.
Cela aide beaucoup à reprendre confiance en soi et à savoir que l’on peut aller de l’avant.
Je cherchais aussi de l’apaisement et de la sérénité. La sérénité n’est pas vraiment dans ma nature, mais je me sens plus apaisée sans aucun doute.
Bien sûr je continue de ne pas accepter le décès de celui que j’ai aimé pendant 17 ans, à le trouver injuste, et peut-être que je ne l’accepterai jamais… mais je sais que je ne peux rien y changer.
Je préfère en vouloir à la mort plutôt qu’à la vie et continuer à croire en des jours lumineux !
Il n’y a pas de baguette magique, rien ne se fait en un claquement de doigt. Le deuil a tendance à nous laisser penser que plus rien, jamais, ne sera heureux : c’est faux ! Ce sera différent, aucun doute, mais du bonheur il y en a aussi « après », et cet endroit est le bon pour essayer de commencer à lui re-mettre la main dessus !